• Sainte THÉRÈSE LISIEUX

     Thérèse Martin naît au 12 rue Saint-Blaise à Alençon, le 2 janvier 1873.

    Son père Louis Martin (°1823 - †1894) est horloger, et sa mère Zélie-Marie Guérin (°1831 - †1877) dentellière du point d'Alençon. Tous les deux, de la plus grande piété, font partie de la bourgeoisie aisée d'Alençon. Louis aurait voulu devenir chanoine dans la congrégation des chanoines réguliers du Grand Saint-Bernard (Valais - Suisse), mais son ignorance du latin l’en empêcha. Zélie-Marie avait voulu entrer au couvent, mais on lui avait répondu qu’elle n’avait pas la vocation. Aussi s'était-elle promis, si elle se mariait, de donner si possible tous ses enfants à l'Église.

    Louis et Zélie-Marie se rencontrent en 1858 et se marient le 13 juillet, tout en ayant décidé de vivre comme frère et sœur dans une continence perpétuelle. Leur confesseur les en ayant dissuadés, ils ont neuf enfants, mais seules cinq filles parviennent à l'âge adulte. Thérèse est la plus jeune ; c'est elle qui devient en religion « Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face ». Ses quatre sœurs deviennent également toutes religieuses :

    - Marie, née le 22 février 1860, morte le 19 janvier 1940, carmélite (sœur Marie du Sacré-Cœur) à Lisieux.
    - Pauline, née le 7 septembre 1861, morte le 28 juillet 1951, carmélite (Mère Agnès de Jésus) à Lisieux.
    - Léonie, née le 3 juin 1863, morte le 16 juin 1941, visitandine (sœur Françoise-Thérèse) à Caen.
    - Céline, née le 28 avril 1869, morte le 25 février 1959, carmélite (sœur Geneviève de la Sainte-Face) à Lisieux.
    (à noter que toutes les quatre ont eu, de leur vivant, une sœur proclamée "Sainte" chose très rare et peut-être même unique)

    À quatre ans et demi, Thérèse perd sa mère emportée par un cancer du sein le 28 août 1877. La famille s’installe alors à Lisieux pour se rapprocher du frère de Zélie, le pharmacien Isidore Guérin. Son éducation est l'œuvre, en grande partie, des bénédictines de Lisieux. Après l’entrée de sa sœur Pauline, "sa seconde maman", dans les ordres en octobre 1882, Thérèse tombe gravement malade. Elle passe près de la mort, mais elle est sauvée le 13 mai 1883 après avoir prié avec ferveur devant la statue de la Vierge placée dans la chambre. Un miracle se produit, elle voit la Vierge lui sourire. Sa sœur aînée, Marie, rentre dans les ordres en octobre 1886. Après le départ de sa "troisième maman", Thérèse pleure à propos de tout jusqu'à sa complète conversion après la messe de minuit de Noël 1886. Cette nuit-là, le Seigneur lui donne sa force divine. Après la condamnation à mort de l'assassin Pranzini au cours de l'été 1887, Thérèse trouve sa vocation : la conversion des pécheurs par ses prières et le don de sa personne à l'Amour Miséricordieux. Pranzini ayant embrassé la Croix avant de mourir, elle va continuer de prier pour tous les pécheurs et souhaite rentrer au Carmel de Lisieux dès Noël 1887, mais elle devra attendre jusqu'au 9 avril 1888.

    À l'âge de quinze ans et trois mois, elle devient enfin carmélite, le 9 avril 1888, après avoir vainement essayé plus tôt d'obtenir une dérogation de Léon XIII qu’elle avait sollicitée directement lors d'un voyage familial à Rome en novembre 1887.
    Huit ans plus tard, en 1896, elle est atteinte de la tuberculose. A la même époque, elle souffre de
    déréliction (état d'abandon, et de solitude morale complète) qu'elle traversa « en se jetant dans l'Amour ».

    Elle meurt de la tuberculose à Lisieux le 30 septembre 1897 à 24 ans et demi, laissant une autobiographie, L’Histoire d’une âme, que sa supérieure, « mère Agnès », lui avait demandé de rédiger.

    Histoire d'une âme, dont la première édition date de 1898, est, après la Bible, le livre le plus traduit en de très nombreuses langues. Elle y explique ce qu’elle appelle la « petite voie », une petite voie, selon elle, toute droite pour aller à Dieu, faite d’humilité et d’absolue confiance dans Sa Miséricorde, un chemin praticable par tous. « Je ne meurs pas, j'entre dans la vie. »

    À sa mort, elle est quasi inconnue. Ses obsèques sont célébrées en présence d'une petite trentaine de personnes. Très vite, pourtant, sa tombe devient un lieu de pèlerinage.
    Lors de l’introduction de sa cause en béatification, le 10 juin 1914, la supérieure de son monastère exprime d'abord sa surprise. Néanmoins, Thérèse est béatifiée le 29 avril 1923 et canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI qui l'appelle
    l'étoile de son pontificat. Elle est déclarée patronne des Missions en 1927. Son rayonnement s'accroît si rapidement qu'il faut trouver une solution à l'accueil des pèlerins : on édifie à cet effet l'immense basilique Sainte-Thérèse de Lisieux à partir de 1929.
    Thérèse est proclamée
    sainte patronne secondaire de la France en 1944 par Pie XII.

    Le 19 octobre 1997, Thérèse est proclamée "Docteur de l'Église" par Jean-Paul II. Dans sa lettre apostolique "Divini amoris scientia", il explique :
    « Dans les écrits de Thérèse de Lisieux, sans doute ne trouvons-nous pas, comme chez d’autres docteurs, une présentation scientifiquement organisée des choses de Dieu, mais nous pouvons y découvrir un témoignage éclairé de la foi qui, en accueillant d’un amour confiant la condescendance miséricordieuse de Dieu et le salut dans le Christ, révèle le mystère et la sainteté de l’Église. »

    Les parents de sainte Thérèse ont été déclarés «vénérables» par Jean-Paul II le 26 mars 1994. D'ailleurs, Thérèse disait d'eux qu'elle avait eu des parents «plus dignes du Ciel que de la terre». À la demande de SS Benoit XVI, leur béatification a eu lieu le 19 octobre 2008 à Lisieux, en présence du cardinal José Saralva Martins, préfet émérite de la Congrégation pour la cause des saints ; aux dernières nouvelles, la guérison soudaine d'un bébé, obtenue par leur intercession, serait inexplicable.

    Ils ont été canonisés à Rome le 18 octobre 2015 par le pape François.